Quelques chiffres pour commencer
Concrètement, c’est quoi un handicap ?
La loi de 2005 définit le handicap ainsi :
« Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. »
Le handicap, une multitude de conditions
Handicap auditif
Personnes sourdes et malentendantes.
J’arrive à entendre aussi bien que tout le monde, grâce à mes autres sens et/ou la langue des signes
Handicap visuel
Personnes malvoyantes et non voyantes.
J’arrive à voir aussi bien que tout le monde, grâce à mes autres sens
Handicap cognitif
Spectre autistique, DYS, TDAH.
J’apprends et je fonctionne différemment, mais cela ne m’empêche pas d’être brillant
Maladie chronique
Diabète, sclérose en plaque, Epilepsie et autres maladies chroniques.
Mon corps fonctionne différemment, mais ça ne m’empêche pas de vivre pleinement
Handicap moteur
Paralysie partielle ou totale d’une ou de plusieurs parties du corps.
Je marche différemment, mais je peux toujours me déplacer
Handicap psychique
Dépression, anxiété chronique, bipolarité, schizophrénie et autres troubles.
Mes pensées et/ou mes émotions sont affectées mais je reste la même personne
Handicap intellectuel
Trisomie 21, Syndrome de l’X fragile.
Je réfléchis différemment, ça ne m’empêche pas d’exceller et d’être indépendant
Trouble de la parole
Bégaiement, bredouillement, aphasie, autres troubles de la parole.
Je parle différemment mais je suis tout aussi éloquent
Si nous souhaitons parler du handicap, il faut l’appréhender dans sa globalité. Chaque condition est propre: elle possède ses défis et ses atouts.
La perception du handicap
La perception des personnes handicapées
Le handicap, même s’il est invisible ou léger (en apparence), peut être très dur à porter. Les émotions ou le ressenti négatifs liés au handicap influent sur de nombreux choix dans la vie personnelle et professionnelle de la personne en situation de handicap. Ils ne sont pas perceptibles, mais ils sont réels, car il est souvent accepté qu’être handicapé, limite.
La perception des personnes non-handicapées
Une condition différente implique fréquemment 2 émotions : le rire et la pitié. Il est accepté qu’une personne handicapée à une vie plus difficile que d’autres. Elle aura du mal à se développer professionnellement et personnellement par rapport à une personne non-handicapée.
C’est pour dépasser ces perceptions qu’il nous paraît important d’agir.
Les idées reçues que nous aimerions dépasser
Une personne en situation de handicap sera globalement moins compétente qu’une personne sans handicap
Tout comme toute personne, une personne en situation de handicap a ses points forts et ses points faibles. Le handicap contraint une personne en situation de handicap sur des tâches précises. Cet handicap, permet, souvent, de développer d’autres compétences qui permettent de « compenser ». Les conditions varieront selon le handicap et selon la personne. Certaines personnes en situation de handicap seront excellentes, d’autres seront moins compétentes, tout comme les personnes n’ayant pas de handicap. Ainsi, il est clé d’appréhender la personne en tant que tel et de ne pas la limiter a son handicap.
Une personne en situation de handicap ne peut pas avoir une grande carrière
Il y a de nombreuses personnes en situation de handicap qui ont de très grandes carrières. Le PDG de la multinationale Cisco system est dyslexique, le fondateur de Virgin est TDAH, Le PDG de Doctolib est bègue, Nash qui a été élu Prix Nobel de Mathématique était schizophrène, Johanna Lucht est sourde et ingénieure pour la Nasa. Ces quelques exemples montrent, que tout est possible et que le handicap ne définit pas la carrière.
Le handicap ne concerne que la personne en situation de handicap
Le handicap ne concerne pas que la personne en situation de handicap, c’est une relation à 2. Il y a la manière dont se considère la personne en situation de handicap, et celle dont interlocuteur (qui n’a pas ce handicap), la considère. Si nous avons une mauvaise estime de nous, cela se verra. Si nous avons une mauvaise estime de la personne avec laquelle nous parlons, cela se verra
Le principal défi, c’est le handicap en lui-même
Le véritable facteur limitant n’est pas le handicap. C’est la manière dont on le vit. Le handicap pose des barrières réelles. Nous avons 2 choix, penser que c’est aux autres de faire l’effort pour nous, ou que c’est à nous de redoubler d’effort pour y arriver. Evidemment, c’est la deuxième position qu’il faut choisir.
Le handicap est difficile à gérer en entreprise
- Chaque handicap nécessite des aménagements qui sont souvent légers. De plus, les aménagements sont totalement ou en partie pris en charge par l’AGEFIPH
- Le suivi des personnes en situation de handicap est souvent léger. Il consistera à s’assurer qu’elles sont bien intégrées au sein de leur équipe et traitées de manière équitable
- Il y a bien sûr des exceptions qui nécessiteront plus d’accompagnement
Deux concepts clés pour comprendre le handicap
Comme pour de nombreuses conditions, il y a les aspects visibles et invisibles. Dans le cas du handicap, il y a les manifestations visibles du handicap. Par contre, nous ne voyons pas tout le ressenti négatif, toute la fatigue et autres difficultés que le handicap peut impliquer.
Le modèle médical
Le modèle médical du handicap envisage le handicap uniquement par son diagnostic médical. Il identifie les troubles et maladies et considèrent que la solution est le traitement curatif, s’il existe. Ce modèle se concentre sur le handicap dans sa dimension contraignante et médicale en omettant l’aspect social.
Le modèle social
Le modèle social du handicap considère que les barrières et contraintes induites par le handicap ne sont pas uniquement les conséquences d’une condition identifiée médicalement. Elles sont également une conséquence de l’organisation environnementale et sociale. Ainsi, les lois, les institutions publiques et privées, les normes sociales (explicites ou implicites), les biais, la culture etc, peuvent amplifier les difficultés liées à un handicap.
Ce modèle social est d’autant plus vrai dans le monde professionnel, où le travail est souvent fait de procédures et méthodes de travail normalisées, l’adaptation que le handicap peut requérir n’est parfois pas accepté, ce qui peut avoir de nombreuses conséquences sur la personne et l’entreprise. Le modèle social du handicap implique également qu’avec les aménagements nécessaires et le dépassement des préjugés autour du handicap, le handicap peut ne plus être une barrière.